Réduire et optimiser les déplacements

Améliorer la mobilité dans la culture : pour les salariés et les œuvres

LaM
2022

En 2019, le LaM Lille Métropole, Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, initiait une réflexion autour de sa transition écologique. "Deux événements nous ont incités à nous engager plus fortement sur cette question : les résultats d’un audit climatique sur notre bâtiment visant à améliorer les conditions de conservation des œuvres, et les dégâts causés par une tempête sur l’une des œuvres du parc. Ces événements nous ont interrogés sur nos missions de conservation et de transmission du patrimoine. Comment orienter ces missions dans le cadre d’une nécessaire transition environnementale du musée et de nos pratiques ? La réponse que nous avons commencé à élaborer pose un nouveau cadre où les enjeux de la conservation du patrimoine naturel sont associés à ceux de la conservation du patrimoine culturel", explique Benoît Villain, responsable de la programmation artistique et culturelle du LaM. 

En 2019, Benoît Villain se porte volontaire pour endosser le rôle de "référent développement durable" et porter une stratégie de transition articulée autour de trois axes majeurs :

  • la réduction de l’impact environnemental du LaM ;
  • la défense de la biodiversité dans le projet du parc ;
  • la sensibilisation des publics par des actions croisant art et enjeux écologiques.

Parmi les premiers leviers qu’il actionne : la mobilité. "Les musées sont de plus en plus nombreux à repenser la mobilité, notamment celle liée aux expositions et aux œuvres. De notre côté, nous essayons d’agir à tous les niveaux : sur la mobilité des collaborateurs mais aussi celle des visiteurs, des œuvres et des artistes". 

En chiffres

Le LaM compte 50 collaborateurs. Il accueille en moyenne 130 000 à 195 000 visiteurs par an selon les expositions. 

Améliorer la mobilité dans la culture : pour les salariés et les œuvres

Objectifs 

  • Inciter les collaborateurs à utiliser les transports en commun et/ou les modes de transport doux. 
  • Repenser la mobilité des déplacements internes au musée.
  • Imaginer une nouvelle mobilité plus responsable des œuvres et des artistes.
  • Sensibiliser les visiteurs du musée à la mobilité douce.

Étapes clés de la mise en œuvre

Les collaborateurs 

Actuellement, environ 50 % des collaborateurs se déplacent en transports en commun ou à vélo

Pour limiter l’empreinte carbone des déplacements domicile-travail, les collaborateurs peuvent télétravailler jusqu’à deux jours par semaine. 

Pour les déplacements internes, le LaM a fait évoluer sa flotte de véhicules : remplacement d’un véhicule thermique par une voiture électrique, achat d’un vélo électrique pour les rendez-vous à proximité et suppression d’un utilitaire peu utilisé. 

Les œuvres et les artistes

Le LaM privilégie les partenariats avec des musées français, suisses et belges, notamment pour les prêts d’œuvres, afin de limiter au maximum les déplacements en avion.

Le musée travaille actuellement sur le sujet des caisses de transport (jusqu’ici à usage unique). "Nous sommes en pleine réflexion sur des systèmes réutilisables mais le sujet n’est pas simple, les caisses sont souvent pourvues de système d’isolation thermique pour la conservation des œuvres, et nous sommes aussi dépendants des musées prêteurs", indique Benoît Villain. 

Dans le cadre de la programmation artistique et culturelle, le LaM est attentif aux modes de déplacement des artistes, privilégiant le train à l’avion et la visioconférence lorsqu’une intervention d’artiste peut se faire ainsi pour éviter les déplacements trop conséquents. 

 

Les visiteurs 

Le LaM propose des solutions alternatives de mobilité pendant ses grands événements ainsi que dans le cadre d’échanges de publics avec d’autres institutions partenaires : mise en place de navettes par exemple.

Un travail de sensibilisation des visiteurs est mené tout au long de l’année, via notamment les Ateliers Art et Transition Écologique qui se déroulent une fois par mois. En 2022, ces ateliers portaient spécifiquement sur la biodiversité et la mobilité. "Nous avons donné la parole à des experts mais aussi des artistes, des chefs d’entreprise, pour qu’ils partagent avec nous leur regard sur la mobilité et sur la biodiversité. Ces ateliers plaisent beaucoup", explique Benoît Villain. "En février dernier, le chorégraphe Jérôme Bel, présent grâce à la visioconférence, a expliqué comment il avait totalement repensé les déplacements de sa compagnie, depuis qu’il avait renoncé à tout déplacement aérien. Lorsqu’il donne une représentation à New-York, par exemple, il s’appuie sur un réseau de danseurs locaux". 

Résultats 

"Il est difficile de livrer des résultats très précis car notre démarche est jeune et empirique. Nous n’avons pas de budget spécifique alloué à la transition écologique et à la mobilité au musée. Aujourd’hui, nos actions s’apparentent à celles du colibri. Cette somme d’initiatives mène à une vraie prise de conscience. Nous n’avons pas d’étude sur notre empreinte carbone, donc on ne peut mesurer "scientifiquement" l’impact de nos actions, néanmoins, nous sentons clairement que les graines que nous semons porteront leurs fruits à moyen et long termes." 

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