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- Publication : 11 décembre 2024
Avant la cérémonie de la 10e édition du Challenge de la Mobilité Hauts-de-France, s’est tenu un workshop riche en enseignements ! Acteurs de la mobilité, responsables de la mobilité durable dans les entreprises, entrepreneurs curieux et étudiants ont participé à un temps d’intelligence collective pour réfléchir aux évolutions de la mobilité dans les dix prochaines années.
Pas de longs discours, du partage ! Tel était le leitmotiv de Mathilde Casier, cheffe de projet Mobilités Durables au Réseau Alliance, animatrice de ce rendez-vous. Après avoir accueilli les participants et rappelé que Déclic Mobilités célébrait cette année son dixième anniversaire, Mathilde Casier a invité les participants, venus nombreux, à former des groupes de travail pour réfléchir à la mobilité durable de demain.
Temps 1 : Réflexion autour des points positifs et négatifs qui ont marqué la dernière décennie en termes de mobilité.
Les participants ont d'abord pris un temps de réflexion individuelle avant d'échanger en petits groupes de trois, puis en groupes de six. Chacun a pu partager son expérience et ses ressentis, que ce soit sur la mobilité dans le cadre professionnel ou personnel. De nombreux sujets ont émergé au fil des discussions. Après quelques dizaines de minutes, chaque groupe a présenté les points positifs et les points négatifs qui ont marqué la dernière décennie en termes de mobilité.
Points positifs :
Expansion de la mobilité décarbonée.
Création d’infrastructures pour les vélotafeurs.
Progrès des applications qui facilitent la mobilité.
Multiplication des solutions d’autopartage.
Croissance du nombre d’usagers des transports en commun.
Forte progression des déplacements à vélo.
Démocratisation du vélo à assistance électrique.
Innovations dans les vélos pour une pratique quotidienne.
Amélioration de la signalétique pour les cyclistes.
Renforcement des mesures incitatives (forfait mobilité durable, primes, etc.).
Points négatifs :
Cohabitation difficile entre les différents usagers de la route.
Insuffisance des contraintes imposées par la loi LOM.
Prolifération des SUV, toujours plus imposants.
Aggravation de la saturation des réseaux routiers.
Les distances domicile-travail sont souvent trop longues.
Renforcement nécessaire de la sécurité pour les cyclistes et piétons.
Accessibilité limitée des transports en commun pour les personnes en situation de handicap.
Carence de solutions de mobilité durable dans les zones rurales.
Temps 2 : Et dans 10 ans ?
Toujours par groupe de six, les participants se sont projetés en 2034 et ont partagé leurs rêves en termes de mobilités durables mais aussi leurs peurs et leurs besoins.
Les rêves
Une application centralisant toutes les solutions de mobilités durables.
Priorité accordée aux cyclistes en milieu urbain.
Transition vers des villes sans voitures.
Gratuité totale des transports en commun.
Promotion des vélos de fonction dans les entreprises.
Vision élargie de la mobilité durable par les pouvoirs publics.
Transformation du Grand Boulevard en autoroute dédiée aux vélos.
Accessibilité universelle aux mobilités durables.
Encouragement à l'entraide entre usagers (prêt de vélos, autopartage).
Adoption d'une approche plus sobre des déplacements.
Instauration de la semaine de travail de 4 jours pour libérer du temps dédié à la mobilité.
Réduction des distances domicile-travail : moins de 20 minutes pour chaque salarié.
Adaptation des offres de transport aux besoins spécifiques des populations.
Les peurs
Conflits d'usage entre les différents modes de transport.
Freins technologiques limitant le développement de la mobilité électrique.
Difficulté à opérer une transition vers un nouveau modèle de mobilité.
Prolifération excessive des voitures de fonction.
Absence de solutions adaptées pour une population vieillissante, particulièrement en milieu rural.
Augmentation de la sédentarité chez les enfants.
Saturation croissante des transports en commun.
Aggravation des niveaux de pollution.
Manque de volonté politique, voire blocages institutionnels.
Stagnation des habitudes et des comportements des usagers.
Insuffisance de régulation pour encadrer la mobilité durable.
Impossibilité concrète de mettre fin aux voitures thermiques.
Besoins
Augmentation du nombre de stationnements dédiés aux vélos.
Sensibilisation et apprentissage du vélo et des mobilités douces dès le plus jeune âge.
Durcissement des réglementations pour encourager des comportements responsables.
Tarifs ferroviaires plus attractifs et compétitifs.
Courage politique pour impulser des changements majeurs.
Réorganisation de l'aménagement du territoire pour favoriser les mobilités durables.
Amélioration des équipements liés aux transports et à la mobilité.
Renforcement des aides financières pour faciliter l'accès aux solutions de mobilité.
Meilleure organisation du travail pour limiter les déplacements inutiles.
Sécurisation accumulée des infrastructures cyclables.
Développement des réseaux de transports en commun en zones industrielles, rurales et périurbaines.
Conclusion
Très constructifs, les échanges ont mis en évidence la difficulté de changer les habitudes. Mathilde Casier a ainsi choisi de conclure le workshop en présentant le modèle trans-théorique de la conduite au changement dessiné par l’ADEME et que toute structure ou entreprise peut appliquer à la mobilité durable.
Plusieurs phases incarnent ce modèle :
La pré-contemplation : l’individu qui est dans ses habitudes et ne voit pas l’intérêt de changer : il se rend au travail en voiture et ne se pose pas de question.
La contemplation : l’individu commence à remettre en question sa façon de faire : il prend conscience qu’il utilise la voiture sans se poser de questions alors qu’il pourrait peut-être faire autrement.
La pré-action : l’individu envisage le changement.
L’action : l’individu étudie les solutions pour changer : quels transports en commun emprunter ? Un itinéraire possible à vélo ?
Le maintien : l’individu pérennise sa façon de faire : finalement, il va au travail à vélo deux fois par semaine et il est ravi !
« Ce modèle peut être utilisé pour le Challenge de la Mobilité », indique Mathilde Casier. Dans chacune des phases décrites, l’entreprise peut imaginer des solutions (sensibilisation dans la pré-contemplation pour changer le regard, défis dans l’action pour montrer que c’est possible, récompenses, montrer l’impact etc.). Il existe des outils pour conduire et manager le changement. Le Challenge de la Mobilité en est un et Déclic Mobilités qui accompagne les entreprises tout au long de l’année en est un autre. Et pour s’inspirer, les participants au workshop ont été invités à découvrir les lauréats de la 10e édition… And the winners are…
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