Détails: Enjeux de la mobilité; Publication : 2 février 2021

2020, l’année du vélo ?

En 2020, les ventes de vélos ont grimpé en flèche, tout comme le nombre d’utilisateurs de vélos en libre-service. Grand gagnant de la crise sanitaire, le vélo a bénéficié des incitations fortes du Gouvernement, par conséquent 73% des 80 millions de trajets via des modes de transports partagés sont faits à vélo.

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Globalement, tous les types de territoires ont connu une forte augmentation des passages de vélos, la seule baisse constatée étant de 1% en environnement péri-urbain en 2020 par rapport à 2019.

Du 1er janvier au 31 décembre (confinements inclus) par rapport à 2019

+10 % de passages vélo ( +8 % en semaine / +14 % le week-end )

Par rapport à 2019 et par milieu

+12 % en urbain / -1 % en périurbain / +2 % en rural

Hors confinements (soit du 01/01 au 16/03, du 11/05 au 29/10 et du 15/12 au 31/12) Par rapport aux mêmes périodes en 2019

+27 % de passages vélo ( +26 % en semaine / +30 % le week-end )

Par rapport aux mêmes périodes en 2019 et par milieu

+31 % en urbain / +14 % en périurbain / +15 % en rural

(Source : Bulletin n°13 de Vélo & Territoires du 06/01/2021)

La crise sanitaire, un accélérateur de mobilités durables

En 2020, les sondages montrent qu’il existe de nombreux freins à l’utilisation du vélo, obstacles que la loi LOM essaie de gommer. Nous retrouvons ainsi la peur du vol ainsi que le manque d'itinéraires sécurisants et d'opportunités de stationnement.

Pour palier à ces inquiétudes, la loi LOM a permis la mise en place de nombreuses actions pour démocratiser l’usage de mobilités actives, ce qui explique l’augmentation soudaine du nombre d’utilisateurs.

Quelles sont ces mesures ?

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• Augmentation des pistes cyclables : 640km de voies, notamment les coronapistes, qui ont vu le jour à la faveur du « vélo comme geste barrière ».

• L’obligation pour les Plans De Mobilités des entreprises de comprendre des volets relatifs à la continuité et à la sécurisation des itinéraires cyclables et piétons.

• Lancements de projets à l’échelle des territoires pour favoriser l’intermodalité

• Publication d’appels à projets “pour faire du vélo un mode de transport du quotidien à part entière, pas seulement dans les grandes agglomérations mais dans tous les territoires”

• La mise en place du programme d’incitation « Alvéole – Coup de Pouce Vélo » qui finance notamment des réparations, des cours et des abris vélos.

La conjoncture actuelle a beaucoup aidé le développement du vélo car, en plus de réduire le risque de contamination et donc d’éviter l’engorgement des transports publics, cette activité renforce le système immunitaire et améliore la qualité de l’air, tant de problématiques qui ont connu de l’engouement avec la crise sanitaire. Cependant, les organismes en charge du comptage se montrent précautionneux et estiment que beaucoup de passagers étaient seulement contraints d’utiliser le vélo à cause des nombreuses grèves et de la pandémie.

Quelles conséquences sur le marché du vélo ?

Si vous avez essayé d’acheter un vélo en 2020 vous vous êtes peut-être heurtés à un manque de stock ou à une liste d’attente sans fin. En effet, la très forte demande et la fermeture des usines en Asie ont créé d’énormes retards de production et de livraison. La chaine d’approvisionnement des revendeurs de vélo a donc déraillé, provoquant des délais très longs.

De nombreux Français ont donc choisi de faire réparer leurs vélos, grâce à des organismes comme le Busabiclou, l’ALD, Cyclofix, les Jantes du Nord ou Les Mains dans le Guidon. Grâce au programme « Coup de pouce Vélo », le Gouvernement offre une prise en charge jusqu’à 50 euros de la remise en état d’un vélo. Ce programme fut un succès avec un million de réparations dès décembre contre les 300 000 espérées. Victime de son succès, il a été prolongé jusqu’au 31 mars 2021.

Parallèlement, le besoin des Français d’obtenir de meilleures installations encourage les autorités publiques à repenser les aménagements cyclables. Nous entrons donc dans un cercle vertueux où l’engouement est maintenu par des avancées du Gouvernement qui prévoit notamment 200M d’euros d’investissement supplémentaires en 2 ans et vient d’instaurer le marquage obligatoire des vélos.

Pour conclure, la pratique du vélo a connu un réel emballement en 2020 et s’installe dans le quotidien de nombreux Français. Cependant, malgré un intérêt naissant de nos concitoyens pour le vélo, les données sont à prendre avec des pincettes et le défi réside dans l’enracinement de cette mobilité douce dans le temps. Les décrets gouvernementaux vont dans le bon sens avec, par exemple, l’obligation pour tous les trains rénovés d’avoir au moins 8 emplacements vélos, favorisant le changement de comportement.